23 au départ pour un parcours de 11 Km et 300m de dénivelé. Entre Tarcenay et Foucherans, les prairies à l’ombre étaient couvertes de givre, au fond des creux, des restes de brume tentaient de survivre au soleil qui déjà faisait rougeoyer la forêt. Pas de doute, l’automne est bien là en ce beau mois d’octobre. Il est passé 9H00 quand le groupe quitte le parking de l’église. Ici et là, il y a des bonnets et des gants, il fait objectivement froid. Le charmant lavoir du village, si bien restauré jalonne notre chemin vers la chapelle St-Maximin. Plantée sur le haut de la côte elle se réchauffe au soleil. Les promesses du sacristain de la paroisse des trois Monts sont tenues, la porte est ouverte, nous y chanterons. Car c’est bien la mission que nous nous sommes donnés, marcher et chanter. Chanter, est une activité physique à part entière, nous en ferons une expérience singulière et collective. Je fais court, Jojo, Marie-Pierre et moi avons préparé 7 chants dont quelques canons, « simples », trois lieux couverts ont été réservé pour les travailler. Je peux dire que ça chante bien. Un brin de confiance en soi semble prendre forme… Une heure vingt plus tard lestés de deux musiques, une berceuse cosaque et un chant pour la Paix (sur un très beau texte de Romain Rolland) nous reprenons notre route vers le panorama du Gratteris. À peine plus loin que la chapelle, les villageois ont construit une caborde en pierre sèche, rappel patrimonial du passé viticole du lieu. La fin des travaux semble proche. Nous suivrons alors la crête qui domine le plateau de Mamirolle sur la via Francigena. Notre halte au panorama permet à Marie-Pierre de nous faire sonner onze heure pour les habitants du Gratteris qui n’ont ni coq (il est mort) ni clocher. Un canon connu de tous qui sonne juste du premier coup. La partie randonnée est lancée, nous suivrons encore la crête jusqu’aux faubourgs de Mamirolle, on entend nettement la quatre voix (heu non, la quatre voies). Un joli sentier à plat sur la courbe de niveau des 600m nous converti à la file indienne et nous évite un dénivelé supplémentaire. Les pauses au soleil réchauffent, mais c’est la dernière montée vers le sommet de la côte qui définitivement nous fait quitter la veste supplémentaire. Il est l’heure du casse-croûte. Un coin de bois troué par quelques rayons du soleil, quelques troncs, une souche feront l’a aire. Quelques « canons » ferons le tour du groupe merci Alain merci Jojo, décidément une journée sous le signe du canon. Pour faciliter la digestion et éclaircir les voix nous chantons une histoire farfelu de mouettes, de pigeons, de goélands et de goépiques. N’importe quoi ! Nous reprenons le chemin vers Trepot, nous basculons sur l’adret de la côte, la pente est douce, nous trainons les pieds dans les feuilles mortes comme les enfants. En bas de la pente, le sentier s’élargit bien à plat, la lumière est belle. Une nouvelle halte chant y est improvisée. « Quand la nuit se pose ». Je n’ose imaginer ce qu’auraient pensé d’autres randonneurs, s’ils nous avaient vu là, chanter en marchant en rond dans ce sous-bois. Toujours est-il que le plaisir de réussir ce nouveau chant enchante le groupe. Nous sommes vraiment canon ! c’est Véronique qui nous complimente (toujours le mot pour rire). Reprenons la marche vers l’église de Trepot. Un peu de macadam pour rejoindre le centre du village. Les portes sont grandes ouvertes, j’aurai l’occasion de remercier le sacristain. Le lieu à besoin d’être aéré, le salpêtre se dispute à l’encens ! Jojo et MariePierre nous font découvrir trois nouveaux chants. Un dynamique chant de marins de Lorient, puis un canon « musica, musica » plein de finesse musicale et enfin un « Pas d’Argentine », pas chaloupés qui nous fît tanguer un peu, quand il fallut tenter de le faire en canon. Nous lâchons cette froide église pour le soleil de fin d’après-midi, un chemin blanc droit vers le couchant pour rejoindre Foucherans. Là aussi les portes sont grandes ouvertes, d’ailleurs nous apercevrons la personne dévouée qui nous a ouvert, l’occasion de remercier. A-t-il apprécié nos chants ? C’est l’occasion d’une synthèse, nous reprenons et peaufinons trois chants. Essayions d’enregistrer. Indéniablement, nous progressons, c’est plus précis, c’est plus ample, on se détache peu à peu des partitions et des textes. Bien sûr il resterait encore des ajustements à faire. Mais on peut être fier, ça sonne bien. Une belle journée d’automne, un beau moment de partage et de culture. Une joie perceptible d’avoir eu la curiosité de tenter cette expérience. Tout le monde a donné et reçu en échange. C’est Chouette ! Dominique